Disgraceland

Graceland est le nom de la demeure d'Elvis Presley ; là où il a vécu, là où il est mort. Disgraceland propose de traverser les murs de ce lieu mythique pour revisiter le décès du King, représenté par une marionnette réaliste de taille humaine et animé par quatre marionnettistes se faisant passer pour les domestiques de la maison. Plusieurs tourne-disques font tour à tour office de machines à voyager dans le temps, d'électroménagers permettant de cuisiner du gospel et d'outils transformant les succès d'Elvis en remix anachroniques. Du salon à la cuisine en passant par les limbes, le mythe se déconstruit peu à peu pour laisser place à un corps anonyme, un humain comme les autres face à la mort. Angoisse du cœur qui s’arrête, décomposition du corps, adieux à la gloire, dernière accolade d’un teddy bear : en 45 minutes, cette épopée marionnettique questionnant la fabrication des icônes propose de transporter le spectateur dans un univers surréaliste, où les clichés persistants du rêve américain se mélangent à la douce nostalgie d'une époque révolue.

Les Tables Tournantes ont d'abord créé « Graceland » (courte forme de 15 minutes), devenue « Disgraceland ». Écrite au plateau, la pièce principalement sans paroles met à l'honneur la manipulation collective et chorégraphique d'une marionnette réaliste, en faisant également appel aux médiums de la danse et du platinisme (maniement de tourne-disques et de vinyles).